Le
Promontoire
d’Henri Thomas.
Un envoûtement. Un poison lent. Une fascination du lieu précis. La
foule indifférenciée, indénombrable des habitants de Lormia, à
part quelques noms.
Des personnages forts, beaux, profonds.
Une écriture fouillante.
On voudrait en parler, mais on n’a rien à en dire : il faut
le relire – ou simplement le garder par devers soi. Et, à
l’occasion, le conseiller.
La
Rue est un rêve
de Claude Pélieu (Beat Generation).
Beau titre.
Foisonnant.
Cherche la belle image moderne. Cherche à renouveler le geste
rimbaldien – son élan.
Le Journal-poème a quelque chose d’un peu lassant à cause de
l’énumération fade. Malgré les éclairs.
Dix
ans d’Action Directe
de Jean-Marc Rouillan.
C’est
la rencontre avec l’activiste au local de la CNT vendredi dernier
qui a donné envie de lire son témoignage. Ai
commencé hier, repris ce matin.
Bonne
introduction par Thierry
Discepolo.
Rhétorique un peu trop marquée par un vocabulaire consacré. Mais
qui n’est pas tributaire d’un vocabulaire consacré ? Le
propos, qui se veut ostensiblement cohérent, l’est. Pragmatique.
Incisif. Bouleversant même.
Il
y a longtemps sans doute qu’un ouvrage de cette importance n’a
pas été publié : un témoignage d’un des principaux acteurs
des
mouvances
radicales
des années 70 et 80.
Malheureusement le silence qui lui a été imposé (Jean-Marc
Rouillan a été renvoyé en prison dans les années 2000 pour une
simple interview) a contribué à ce qui était recherché par là :
l’étouffement des voix révolutionnaires, au profit de partis et
d’organismes de compromission qui, bon gré mal gré, ont entériné
un état de choses qui n’aurait pas dû avoir lieu.
Certainement ce livre portera ses fruits.
Journal
d’un critique d’art désabusé
de Michel Ragon.
Ce journal commence en 2009. On y rencontre les plus grands noms de
l’art contemporain, surtout d’hier. Intérêt scolaire :
rappelle des noms oubliés, donne vie à des noms mal connus, nourrit
nos connaissances anecdotiques. Mais, pour l’instant (je l’ai
commencé hier aussi), rien de saisissant. Réflexions éculées et
convenues, aucune conscience socio-politique et « artisticonomique ».
Mais peut-être cela va-t-il évoluer.
Meursault, Contre-enquête,
de Daoud Kamel.
Ai commencé le livre de Daoud Kamel tout à l’heure. Le finirai
sans doute dans la journée, ou d’ici mardi.
Le premier chapitre un peu confus.
Comme une suite de fragments mal
cousus.
Se concentre beaucoup
sur le style de Camus. Le sien, à part dans quelques passages
étranges (celui sur la ville
lubrique, où une figure de vieille prostituée côtoie une
énumération d’arbres - mais Daoud Kamel est passablement salace, qui a publié tout récemment un livre sur Picasso), est assez rebutant. Une oralité
maladroite. Peut-être que cette première impression s’estompera
au fil du livre.
Toutefois, l’idée de réhabiliter
« l’Arabe » est bonne. Pédagogiquement.
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