L’école
d’architecture d’Alvaro Siza à Porto (Film
documentaire sur l’architecture – Arte/rmn).
Comme pour le Bauhaus de Dessau de Walter Gropius, une école d’art.
Ici, même, d’architecture. On ne peut être ni tout à fait
catégoriquement critique, ni vraiment louangeur. Cet attachement à
ses maîtres, à cette architecture internationale qui déshumanise
les bâtiments et
celles et ceux qui les vivent,
a
donné quelque chose de moche.
Siza
s’est amusé à faire
résonner par des tours presque aveugles (en opposition avec une
post-modernité qui s’attache alors à la transparence) les
vieilles tours d’habitation des années 50 qui surplombent, à
l’arrière, l’école. C’est
cynique : le luxe qui salue l’indigence. Les riches qui
exotisent les pauvres, comme dans les tableaux de mendiants du XVIIe
siècle. Pire encore, puisqu’ici c’est à la face même de qui
sert,
contre
son gré, de référence. Peut-être faut-il
voir dans
cette architecture de béton
une tendance de l’époque, une de ces indécrottables données
historicisées qui nous conditionnent – qui conditionnent au moins
une partie de nous : en
l’occurrence le goût.
Bref, cette école est affreuse. Et pourtant. Pourtant il y a des
merveilles de lumière ici et là : dans la bibliothèque ou
dans la salle d’exposition en demi-cercle. Des rampes, une petite
place, un labyrinthe. Quelques beautés donc, parmi l’amas de bruit
des bureaux de l’administration (rejeté
au bord de l’autoroute, au profit des élèves flâneurs qui auront
vu sur le fleuve et au mépris des femmes et des quelques hommes qui
travailleront 40 heures par semaine dans leurs bureaux),
la mocheté des salles de classe, la trogne de ces tours, la
matière des murs, et
le plan d’ensemble.
vendredi 22 mars 2019
Reliefs de la consommation culturelle du 18 mars 2019
Verlaine,
émission « La compagnie des auteurs » (Matthieu
Garrigou-Lagrange). Toujours un petit plaisir, parfois un grand
(moins, cependant, que « Concordance des temps » de
Jean-Noël Jeanneney).
Mais l’émission biographique sur Verlaine était fautive, et trop
centrée – comme le fut toute la semaine du reste – sur Rimbaud.
Guy Goffette (qui illustre l’accord
de la
sensibilité la plus fine – merveille qu’Une
Enfance
lingière !
– avec
un défaut d’intelligence) a balayé du revers de la main la
figure, chère, de Lucien
Letinois. Cependant
on a réhabilité, avec Myriam Robic et Philippe Thureau-Dangin, au
passage, les œuvres plus
tardives,
si souvent mal lues, si souvent déconsidérées.
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