Fin de l'appel à
contributions pour le livre sur l'érotisme. Tout reste à faire :
un gros travail de mise en page, puis d'impression (au Cagibi), puis
de reliure.
Il faudra trouver un
vrai titre aussi.
Avec les copains du
Cagibi, on a quelques bonnes idées pour fabriquer un nouvel
objet-livre original.
Les contributions ont
été si nombreuses que cela va peut-être poser problème :
pourra-t-on tout intégrer dans un seul volume, ou faudra-t-il en
réaliser deux ?
Mais c'est une autre
question que je me pose depuis que, n'ayant plus aucune source de
revenu, je pense à faire de la micro-édition – ou plus
généralement de l'activité artisanale de type « art &
craft » – un moyen de subsistance :
quel schéma économique
adopter ?
C'est « la
nouvelle critique de la valeur » qui apporte les outils
théoriques les plus stimulants pour y répondre.
Quelques lectures en
guise d'introduction :
-
Le caractère fétiche de la marchandise et son secret
de Karl Marx (il s'agit d'un sous-chapitre de la première partie du
Capital) est le texte
à partir duquel se fonde toute les réflexions ;
-
Les Aventures de la marchandise,
sous-titré Pour une nouvelle critique de la valeur
de l'excellent Anselm Jappe qui est le texte de référence
présentant ce mouvement
(encore méconnu mais qui a déjà 20 ans peut-être)
de manière pédagogique et complète.
On
peut y lire : « Il
ne faut pas un grand effort mental pour demander une distribution
différente de l'argent ou davantage d'emplois. Il est infiniment
plus difficile de se critiquer soi-même en tant que sujet qui
travaille et qui gagne de l'argent. » (p.21)
Puis :
« La critique de la valeur est une critique du monde qui ne
permet pas d'accuser de tous les maux du monde ''les
multinationales'' ou ''les économistes néolibéraux'' pour
continuer sa propre existence personnelle dans les catégories de
l'argent et du travail sans oser les mettre en question par crainte
de ne plus paraître ''raisonnable''. » (p.22)
Il
s'agit de comprendre tous les enjeux de la posture qu'on veut adopter
afin de l'adapter en
conséquence. Notamment sur notre prétention à détourner (de
manière que l'on voudrait « situationniste ») les
schémas économiques traditionnels en possibilités de subsistance
efficaces, mais sans concession.
J'y
reviendrai plus en détail le plus vite possible. Mais pour donner
une idée de la question principale, nous pourrions la formuler (à
notre stade) ainsi :
est-ce
véritablement une alternative que de se réclamer de l'artisanat
pour vendre ce qui reste des marchandises ? N'est-ce pas juste
une caution morale et donc une illusion quant à notre volonté de
mettre en place un autre système de production et d'échange ?
Bref : n'est-ce pas une erreur, ou pire, n'est-ce pas
hypocrite ? Et, dans ce cas, quelles
seraient les autres solutions ?
Tout
changement dans la productivité du travail affecte la valeur des
marchandises (car c'est un autre temps de travail socialement
nécessaire qui est en jeu), mais peut-on échapper à la valeur
d'échange qu'implique toute commercialisation ?
Par
son refus même de vendre (en
dehors du cadre confidentiel des salons spécialisés),
Le Cagibi échappe à cet écueil (même si d'autres, par ailleurs,
nous guettent). Mais, encore une fois, comment faire alors pour vivre
convenablement en ville (car pourquoi devrait-on être nécessairement
refoulés à la campagne, dans une forme inverse de l'exode rurale
des XIXe et XIXe siècles comme
on peut le constater) ?
Je
sais que ce sont des préoccupations similaires qui intéressent bon
nombre de « Minesweepeux » (je pense notamment à Kevin
Seven, Camden McDonald, Andrew et Niccolo Bruni). J'espère que nous
aurons l'occasion, à Londres mais aussi à Lille, de traiter cette
question de front, et avec tous ceux, même extérieurs au collectif,
que cela intéresse.
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