Quelques mots à propos
d'un livre que je vois revenir malheureusement trop souvent et dont
le titre trahit déjà toute la bêtise, sinon la volonté bête de
faire un bon coup publicitaire : Pour en finir avec la poésiedite ''minimaliste''. L'auteur
est, lit-on, connu pour
ce genre de procédés et, pourrions-nous ajouter méchamment, juste pour ça.
Pour
démontrer toute la vacuité d'un tel projet, on
n'invoquera
qu'une
objection. Une seule et
unique objection, pour ne pas
y passer inutilement trop de temps, quand on aurait pu développer
d'autres arguments tels que :
- en fait, ce "livre de combat", comme le présente avec une grandiloquence ridicule la maison d'édition, est consensuel à souhait et jamais l'auteur ne cite ses vrais cibles (trop risqué !) ;
- en fait, ce "livre de combat", comme le présente avec une grandiloquence ridicule la maison d'édition, est consensuel à souhait et jamais l'auteur ne cite ses vrais cibles (trop risqué !) ;
-
à quoi bon être « contre » si on a assez de substance
pour, au contraire, être « pour » quelque chose
(construire plutôt que détruire) ;
-
si certains aiment la poésie « dite ''minimaliste'' »
(concept qui ne trouve pas de définition satisfaisante dans le
livre, et pour cause...), pourquoi les embêter ? ;
-
la poésie attaquée dans cet essai, la poésie exigeante (du coup
l'auteur se sent obligé de la définir comme
« philosophique ») est sûrement plus intense (et, de
fait, plus intéressante) que la soupe qu'il veut nous faire avaler
en parlant de ses copains (des copains éditoriaux, pas ses vrais
potes évidemment) ;
-
attaquer la poésie « philosophique », c'est d'une bêtise
grasse innommable, d'une honte sans nom, encore un peu et il aurait
prétendu sortir son revolver ! ;
-
la poésie « dite ''minimaliste'' », enfin,
n'est pas juste « philosophique », elle peut être tout
aussi bien « anti-philosophie » occidentale, voire
nue, ou brute,
ou même enfantine (qu'on pense aux comptines).
Oui,
on aurait pu développer tous ces points, mais on laisse à
chacun le loisir de le faire
pour lui-même.
L'argument
simple, évident, définitif,
que nous voulons mettre en
avant est celui-ci : vouloir en finir avec la poésie dite
« minimaliste », c'est comme vouloir en finir avec le
Minitel !
Car
qui écrit encore de la poésie minimale aujourd'hui, à part
quelques Américains ? Il en faut du courage pour s'attaquer à
des morts !, de la trempe pour bouleverser le
paysage éditorial des années 70 ! Personne n'a prévenu
l'auteur que Du Bouchet, La Tour du Pin, Dupin étaient morts ?
Ne lui a-t-on pas prêté les recueils de Goffette, de
Velter, de tant d'autres et presque tout le monde ? A-t-il ouvert une revue depuis Tel Quel ?
Allez,
on en a dit assez.
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